Le vélopartage municipal, 5 raisons de se lancer dans l’aventure
8 avril 2021
Le vélopartage municipal, 5 raisons de se lancer dans l’aventure
Le vélopartage municipal n’est-il vraiment que l’apanage des grandes villes de la province? Est-il possible d’implanter cette solution en région? Qu’est-ce qui fait en sorte que plusieurs municipalités se sont lancées dans cette aventure? Quelques éléments pour répondre à ces questionnements.
Les vélos en libre-service sont bien intégrés dans l’imaginaire collectif. Quand on y pense, l’image qui nous vient souvent en tête est celle des fameux BIXI de la Ville de Montréal. Si nombreux sur le territoire de la métropole.
Puis, est venue une récente annonce de la part du Réseau de transport de la Capitale. Il lancera, d’ici la mi-juillet, son propre service de vélopartage à assistance électrique, qui a été développé en concertation avec la Ville de Québec. Le fameux service àVélo, qui se voudra complémenter l’offre en transport en commun existante.
Quelle place pour le vélopartage en région?
Bien que cette solution ait été fort médiatisée, surtout au sein des plus grandes villes que compte le Québec, elle a aussi su trouver sa place en d’autres territoires moins populeux.
Un exemple? La Ville de Rivière-du-Loup?
Cette dernière a décidé, en 2012, qu’elle allait franchir le pas. Elle a mis en place tout un système de vélos communautaires en libre-service qu’elle offre tout à fait gratuitement à ses citoyen·nes, de même qu’aux touristes qui sont de passage sur son territoire. La Ville a installé deux points de service à cet effet, l’un au Parc du Campus-et-de-la-Cité et l’autre au camping de la Pointe. Ses usagers ont même la possibilité de faire l’emprunt d’autres éléments, dont casque et cadenas, pour leur déplacement.
Pourquoi implanter le vélopartage dans une municipalité?
Voici quelques raisons qui vous motiveront assurément à implanter une flotte de vélos en libre-service dans votre municipalité.
Assurer une meilleure inclusion sociale
Nous le savons, en tant que municipalité, vous tentez, du mieux que vous le pouvez, de servir l’ensemble de vos citoyen·nes. Avec les ressources dont vous disposez.
Les alternatives à l’automobile sont peut-être limitées dans votre milieu.
C’est là qu’apparaît une problématique d’importance : la question de l’exclusion spatiale. Comme c’est le cas partout au Québec, votre municipalité doit sûrement être aménagée en fonction de l’automobile. Les résidences, les lieux d’emplois et les services sont donc bien dispersés sur votre territoire.
Là où le bât blesse, c’est lorsqu’il est question de ces citoyen·nes qui ne disposent pas d’une voiture et/ou d’un permis de conduire ou encore, qui n’ont pas les revenus qui leur sont nécessaires pour faire usage de leur véhicule sur une base régulière. Ils·elles se retrouvent alors discriminé·es dans divers aspects de la vie citadine, comme l’accès à un emploi ou à une possibilité d’améliorer leur situation, l’accès aux biens et aux services, l’accès à une vie sociale.
L’implantation de vélos en libre-service à l’échelle municipale pourrait contribuer à réduire cette iniquité. Particulièrement si leur coût d’utilisation n’est pas trop élevé. Cela permettra au moins à ces citoyen·nes plus vulnérables d’augmenter leur mobilité sur de plus courtes distances. Le vélo est d’ailleurs le mode de transport le plus efficace pour les trajets de cinq kilomètres et moins.
Développer une image attrayante
Vous êtes probablement, aussi, à la recherche de nouvelles idées innovantes pour mettre de l’avant votre municipalité, la rendre plus attractive. C’est toujours bien d’être en mesure d’attirer des gens à venir s’installer sur son territoire. Ou d’attirer plus de touristes.
L’implantation d’un système de vélopartage pourrait bien être la clé. D’autant plus que les municipalités s’étant lancées dans l’aventure, au Québec, ne pleuvent pas!
D’ailleurs, le vélo a bel et bien ses avantages. On le sait, il a toute une influence en matière de santé physique et mentale. Les personnes qui l’utilisent fréquemment ont l’opportunité de voir leur niveau de stress réduit. Il en va de même pour les risques qu’elles souffrent d’obésité ou de maladies cardiovasculaires. En plus, c’est bon pour l’environnement!
Cela pourrait être une bonne stratégie pour attirer les milléniaux de ce monde, avec leur prise en compte des dimensions environnementale et sociale dans le cadre du processus décisionnel qui les conduit à investir.
Qui sait, ce seront peut-être les premiers pas que vous ferez pour vous préparer à obtenir une certification VÉLOSYMPATHIQUE ou pour une démarche plus formelle de promotion de la santé au sein de votre collectivité.
Contribuer à la réduction des émissions de gaz à effet de serre
En tant que municipalité, vous cherchez peut-être à améliorer votre bilan carbone.
Encore une fois, la mise en place d’un système de vélopartage pourrait vous être utile à ce niveau. Le vélo est un mode de transport émettant, par défaut, moins de gaz à effet de serre que l’automobile.
Pour décupler le pouvoir de cette retombée positive, vous pourriez faire la promotion de ce service que vous offrez désormais lors de la tenue de grands événements sur votre territoire. On le sait, au Québec, particulièrement en région, la voiture en solo constitue le mode de transport le plus prisé. Et son utilisation est encore plus marquée pour les déplacements de loisirs, notamment en contexte événementiel.
Réduire vos coûts en infrastructures
Nous imaginons sans problème que vos budgets en infrastructures doivent s’avérer bien élevés. Lorsque combiné avec d’autres incitatifs à l’utilisation d’alternatives à l’automobile solo, un système de vélopartage municipal pourrait contribuer à réduire l’ampleur de ces fameux coûts.
Une utilisation plus prononcée du vélo vous permettra de faire des économies en termes de coûts d’entretien de vos infrastructures routières. Des statistiques assez parlantes à cet effet : 9 600 vélos sont nécessaires pour user la chaussée au même niveau qu’une seule voiture et 10 vélos peuvent être stationnés au sein de l’espace normalement occupé par un véhicule. Cela représente des économies non négligeables, entre autres, si l’on considère que le coût de construction et d’entretien d’un stationnement est d’un général assez élevé.
Accéder à des sources de financement indisponibles autrement
Nous ne vous mentirons pas, l’implantation d’un système de vélopartage représentera un certain coût pour votre municipalité. C’est là qu’entre en action le financement!
Un programme de financement a d’ailleurs été mis en place par le Ministère des Transports du Québec à ce sujet, soit le Programme d’aide financière au développement de l’offre de vélos en libre-service. Celui-ci, qui vise à étendre l’implantation de cette solution à l’échelle de tout le Québec, est doté d’une enveloppe totalisant 8 M$. Les fonds qui lui sont liés devront être dépensés dans leur entièreté d’ici le 31 mars 2023. Il s’agit là d’une source d’aide qui pourrait s’avérer fort intéressante pour votre municipalité!
Autrement, en dehors des subventions que vous pourrez aller chercher dans la mise en place de votre flotte de vélos en libre-service, d’autres options de financement existent. Il n’y a qu’à penser aux partenariats que vous pourriez conclure avec diverses organisations de votre région, dont les chambres de commerce et les organismes œuvrant en transport collectif.
Pour aller plus loin
Maintenant que vous êtes convaincu·e de l’attrait que représente la mise en place de vélos en libre-service dans votre municipalité, vous pourriez avoir envie d’aller plus loin. Pourquoi ne pas considérer la création d’un véritable pôle multimodal?
Ce dernier pourrait permettre à vos citoyen·nes d’accéder à une multitude de possibilités en termes de transport en un seul et même endroit. En ce sens, à l’image de ce qui est prévu par la Régie intermunicipale de transports Gaspésie–Îles-de-la-Madeleine dans le cadre de son Projet de transport collectif électrifié, votre population pourrait avoir accès à des véhicules en autopartage, à des bornes de recharge, au transport collectif et, dans votre cas, à votre système de vélopartage.
Vous aimeriez en savoir davantage sur le vélopartage en contexte municipal? Ou encore sur la mise en place d’un pôle multimodal? Contactez-nous directement!
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