portrait

Geneviève Lépine

Adjointe exécutive au directeur, Ministère des Transports du Québec

Modes de transport utilisés pour se rendre au boulot : marche, vélo et autobus

Nombre de kilomètres parcourus pour un aller domicile-travail : 4,5 km

Particularités du trajet : Détour par les Plaines d’Abraham pour apprécier davantage le trajet.

1. Pourquoi avoir choisi ces modes de transport pour vous rendre au travail ?

C’est beaucoup pour le côté dynamique, l’envie de bouger. C’est aussi pour le côté écologique. Je trouvais que ça n’avait aucun sens d’être seule dans mon auto entre le travail et la maison. Quand on a déménagé, on a choisi notre maison en fonction de nos déplacements à pied. C’était notre critère no 1. On voulait faire nos emplettes à pied sans avoir à prendre la voiture. On devait aussi pouvoir se rendre au travail à vélo ou à pied dans le but de n’avoir qu’une seule voiture pour le couple. D’ailleurs c’est mon conjoint Pierre-Étienne, qui m’a menée à adopter ces habitudes de déplacement! On fait même la majorité du trajet vers le boulot ensemble.

Ça été le même principe quand j’ai changé d’emploi. Lorsque je travaillais pour mon ancien employeur, les heures de travail s’étiraient et je finissais tard régulièrement. Ça devenait plus difficile d’utiliser les transports durables. Quand j’ai changé d’emploi, avoir des horaires moins étirés était un avantage pour pouvoir utiliser les transports durables.

2. Pourquoi est-ce important pour vous d’utiliser un mode de transport durable pour vous rendre au travail ?

Pour diminuer mon empreinte écologique. Je ne voyais plus l’utilité de prendre l’auto et de consommer quand il y a des possibilités de mieux organiser ses déplacements et le faire autrement. J’ai l’impression de m’impliquer et de faire ma part en faisant ces choix-là. On essaye de faire notre part à l’extérieur des transports aussi, mais ça reste que le transport a un gros impact parce qu’on se déplace deux fois par jour à tous les jours.

3. Qu’est-ce qui a changé dans votre vie depuis l’adoption de ces modes de transport ?

Je me sens libre quand je n’ai pas de voiture à traîner. J’ai le sentiment de pouvoir tout faire à pied, à vélo ou en bus et ça me plaît beaucoup. Je me rends compte qu’en auto, ce n’est pas beaucoup plus rapide, mais surtout je n’optimise pas mon temps. Pour tous les types de transport durables que j’utilise, je joins l’utile à l’agréable. Je suis présentement enceinte, quand je marche, je fais mon exercice. Dans le bus, je me fais conduire, je suis confortable et je peux lire les nouvelles. Je n’ai plus le sentiment de temps perdu. Bref, dans ma situation, l’auto ne faisait pas le poids!

4. Quel serait votre conseil à une personne qui n’ose pas essayer les transports durables pour se rendre au travail ?

Il faut l’essayer sans faire un changement drastique pour commencer. Il faut l’essayer graduellement et tester plusieurs modes pour voir ce qui convient le mieux. Il faut planifier ses besoins aussi. Les transports se simplifient une fois que nous sommes bien outillé, en ayant un bon sac à dos par exemple, pour ne pas avoir de mauvaises surprises. Les balados et les listes de lecture sont très gagnantes, le temps passe vite avec elles! Se garder des tâches à faire comme appeler sa compagnie de déneigement, par exemple, lorsqu’on marche ou qu’on prend le bus, nous permet d’optimiser notre temps et de joindre l’utile à l’agréable.

5. Souhaiteriez-vous partager une anecdote, ou encore un coup de cœur par rapport à votre trajet en transport durable ?

Je travaille en ville et il y a beaucoup d’événements. J’entends souvent les gens avec qui je travaille parler de leur planification de trajet en auto pour éviter les rues fermées ou les bouchons. Ça me fait sourire parce que dans ce temps-là, je pense à mes vingt minutes de vélo bien stables. Mes collègues me trouvent « crinquée », mais au final j’ai pas mal moins de casse-tête à gérer qu’eux.

J’ai un coup de cœur pour les paysages que je vois sur mon chemin. J’aime rallonger un peu la distance pour avoir un plus beau paysage en passant par les plaines plutôt que par les artères principales. Pour une différence de cinq minutes, ça rend l’activité beaucoup plus agréable et je me sens plus dans le moment présent.