portrait

Anne Larcher

Étudiante à l’Université Laval

Mode(s) de transport utilisé(s) pour se rendre au boulot: Vélo – Autobus – marche

Nombre de kilomètres parcourus pour un aller domicile-travail: 4 km

Particularités du trajet: récupération du panier de légumes bio aux deux semaines en hiver et à chaque semaine en été

 

1. Pourquoi avoir choisi ce(s) mode(s) pour aller travailler et /ou pour faire vos déplacements professionnels?

Je n’ai jamais pris plaisir à conduire et eu une période de ma vie sans vélo, car petite je tombais tout le temps. De 2008 à 2013, je vivais dans des environnements qui m’ont dissuadé de faire du vélo: vols répétitifs de roue-scelle etc. (en France) ou trop dangereux (en Roumanie). Une fois en Australie, j’avais un horaire très chargé. Je mettais moins de temps pour aller au travail à vélo qu’en transports en commun. Aussi, j’avais du mal à programmer de l’activité physique dans mon horaire chargé, alors je me suis remise au vélo-boulot. Je me suis aperçue que j’arrivais au travail plus éveillée, avec un mental plus fort, et plus positif que lorsque je prenais le train!

Cependant, un matin je ne suis pas arrivée au travail: j’ai eu un accident sur mon trajet, un « clash » entre une auto et moi. Heureusement, je n’ai pas eu de séquelles majeures. De retour à Québec, c’était évident que je devais reprendre le vélo pour toutes les raisons mentionnées ci-haut et pour ne pas rester sur un « échec ». J’ai découvert que les gens en faisaient aussi en hiver. J’y avais déjà pensé quand j’habitais dans le Grand Nord: j’avais acheté les pneus à clous pour mon vélo mais ne les ai jamais utilisées, j’ai abandonnée l’idée à la première chute sur la glace… J’ai enfin tenté l’expérience cet hiver mais je n’ai fait que le trajet domicile – université. Mon but était de reprendre confiance à vélo! Jamais je n’aurai cru faire du vélo par -20 pouvait être si facile et plaisant…

2. Pourquoi est-ce important pour vous d’utiliser un mode de transport durable pour aller au boulot?

J’ai un très mauvais bilan carbone: même si je fais du vélo tout le temps jusqu’à la fin de mes jours, je ne pourrais jamais compenser tous les déplacements d’affaires en avion que j’ai fait dans ma carrière… Mais je fais au moins ce que je peux! De plus, en plus d’être durable, c’est économique! J’essaie aussi de faire changer les choses par l’exemple: beaucoup de personnes pensent que le vélo n’est pas approprié ou que c’est complexe à gérer. Par exemple, j’ai de quoi prendre une douche à mon travail. J’arrive au bureau, une douche rapide et je me transforme: robe et souliers à talons.  Ici à Québec, mon trajet est plus court et souvent je ne transpire même pas. De toute façon, ici, en hiver, même en auto on passe 5 minutes à enlever ses bottes, sa tuque, son manteau, ses mitaines, alors un peu plus un peu moins, cela ne change pas grand-chose. Bien organisé, et avec le soutien des autres cyclistes, c’est très efficace. Imaginez si tous les gens qui ont un trajet de moins de 10km le faisait à vélo!!

3. Qu’est-ce qui a changé dans votre vie depuis l’adoption de ce mode de transport?

J’ai retrouvé un poids santé, sans régime mine de rien, 30 minutes matin et soir 5j/7, ça fait 5 heures d’activité physique dans la semaine! Et j’arrive au travail avec un mental positif, je suis moins découragée par tout ce qu’il y a à faire et j’ai gagné en productivité. Je n’ai pas oublié mon accident et j’en ai tiré des leçons. Je suis très vigilante sur la route et cela a motivé mon projet de théâtre participatif sur la question du partage des routes entre ses différents usagers, présenté ce mois de mai dans le cadre du Mois du Vélo. Car même si j’ai changé de pays, la problématique demeure…

4. Quel serait votre conseil à une personne qui n’ose pas essayer les transports durables pour se rendre au travail?

D’essayer son trajet le dimanche. Il n’y a pas de trafic, et cela permet de se perdre sans la pression de devoir arriver à une certaine heure au travail. Une fois le trajet connu et maîtrisé, c’est moins angoissant d’essayer en semaine. Bien sûr, si ce qu’on souhaite essayer c’est l’autobus, il n’y a pas les express le dimanche ce qui fait une grosse différence. C’est pour ça aussi qu’il ne faut pas obligatoirement faire un changement radical: on peut essayer d’abord un jour par semaine, celui où on a moins de contraintes par exemple. C’est ainsi que je me suis mise au vélo d’hiver: certains jours je ne le sentais pas, alors j’ai pris l’autobus: jamais je me suis dit « tu dois y aller à vélo tous les jours ». L’objectif était d’y aller le plus souvent possible, et surtout que je me sente en confiance.

Aussi, d’avoir un kit de sous-vêtements et vêtements de rechange au travail en plus de quoi prendre une douche. Ça permet de palier au jour où on en oublie (vécu…). Cela ne me demande pas plus de temps: je prends ma douche au travail au lieu de la prendre chez moi.

Enfin, pour le vélo, prendre une assurance cycliste. Ici, on peut être assuré par une simple adhésion à Vélo Québec. Cela ne coûte pas grand-chose et peut vous faire économiser des milliers de dollars.

Si vous essayez les transports en commun, occuper le temps par des activités productives: lecture, gestion des courriels, etc. Personnellement, je tricote. Du coup, on se dit que si on était en auto, ce temps aurait été perdu. Quand l’autobus est plein, c’est plus difficile. Mais il est toujours possible d’avoir une méthode de langue ou un audio-book dans ses écouteurs!

5. Souhaiteriez-vous partager une anecdote, ou encore un coup de cœur par rapport à votre trajet en transport durable (peu importe sa nature)?

À quelques reprises en Australie, j’étais un peu à la dernière minute pour des réunions en appel-conférence avec des clients à 9h… Dans ces cas-là, je changeais juste le haut et j’arrangeais mes cheveux vite fait. En bas, je restais en cuissard et en espadrilles, des fois avec des traces de graisse sur les mollets… Avec la table et comme c’était un appel conférence, seul mon collègue pouvait le savoir! Il suffisait que je sois assise quand on activait la caméra et que je ne me lève pas avant qu’elle soit fermée.

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